Francy Barahona (Calisabor)
Lundi 18 Mai 2015
Nous avons obtenu l'interview de la danseuse professionnelle et chorégraphe Francy Barahona de Calisabor (Paris). Nous souhaitions depuis longtemps obtenir des réponses précises sur cette salsa Colombienne de Cali (appelé Salsa Caleña). Voici l'interview en dix questions:
1.Bonjour Francy Barahona, nous avons eu le plaisir de vous découvrir durant la soirée salsa Sin Fronteras en Février 2015 avec votre école Calisabor, pourriez vous nous raconter votre parcours en tant que danseuse professionnelle et chorégraphe?
Francy Barahona: J’ai appris à danser de façon empirique au tout début, dans une école de quartier peu structurée à l’âge de 6 ans, habituel pour les danseurs de salsa de Cali. On ne dansait pas à cette époque en couple d’ailleurs seulement à l’adolescence.
Pour progresser j’ai intégré Nueva Dimension, où j’ai trouvé mon partenaire Carlos Ceballos vers 9 ans, aujourd’hui un très grand directeur, professeur, chorégraphe et danseur de Cali. Les écoles de Salsa sont très structurées par niveau et âge. C’est une compétition permanente, une culture urbaine. J’ai commencé dans la plus mauvaise des troupes puis rapidement j’ai grimpé les échelons. Je n’avais pas le vécu commun ni la formation de mes camarades. Se mettre à niveau a été ma première grande épreuve, celle qui amène à devenir une danseuse de Caleña.
Tous les meilleurs danseurs de cette école et de l’actuelle grande école Swing Latino de l’époque ont été titré et sont devenus des dirigeants d’une des 100 écoles de Cali et des écoles du monde où la salsa de Cali est arrivé aujourd’hui : Japon, Chine, NYC, Espagne, Angleterre, Australie...
La salsa Caleña s’est codifié à l’époque de mon enfance, ce qui explique que notre génération est aujourd’hui pleine d’enseignant de talent à cause de notre recherche de pas, de technique de corps et de portés, au moment où aujourd’hui les élèves doivent apprendre ce qui a été inventé.
Mon partenaire Carlos a été très exigeant, il ne m’a accepté qu’au moment où il s’est rendu compte de mon énergie et mon travail, lors de notre première compétition, où nous avions été nuls, mais nous avions fait preuve de beaucoup de professionnalisme et de motivation !
J’étais pour lui grande et grosse, je dois encore l’être d’ailleurs.
Suite à des mauvais choix stratégique de notre école nous sommes partis et 30 jeunes danseurs ont suivi Carlos, nous avons créé à 5 une école Cali Rumba y Sabor. Nous dansions dans des espaces culturels, dans la rue déjà à l’époque comme aujourd’hui à Paris.
Nous avions à peine 18 ans et nous donnions des cours de bachata, AeroZumba, Salsa. De bonnes idées artistiques, une grande complémentarité, une grande rigueur de gestion, des parents qui nous aidaient nous ont permis de nous développer. En six mois nous avons gagné le respect grâce aux podiums et aux victoires dans des gros évènements de Cali, rivalisant avec les plus grandes écoles. Nous avions envie de prouver que nous étions forts. Nous nous sommes fait usurper le nom de notre école par une erreur de gestion qui nous a coûté cher, nous étions jeunes.
Le talent et charisme de Carlos a fait que beaucoup de jeunes nous ont suivi dans une nouvelle école. Nous avons créé Fiebre latina en 2003, avec de l’expérience, nous avons fini en 2011/2012 par être deux fois finalistes d’incroyable talents de Colombie, mais surtout champions en couple et en équipe de Cali. Nous ne gagnions pas d’argent, tous nos prix partaient en costumes pour toutes les troupes, la peinture de l’école, les vêtements. Entre temps Carlos et moi avons gagné le salsa Open de Cali en 2008, ce qui nous a donné de l’importance.
L’âge avançant, la réputation et les opportunités, j’ai décidé de me tourner vers la transmission, puis j’adorais cela. J’ai eu l’opportunité de donner des cours à des étrangers, ce qui ne se faisait pas à l’époque. Ils nous regardaient danser en soirée et souhaitaient apprendre. J’ai organisé des cours pour les touristes, cela a été un vrai catalyseur. J’ai commencé sans point de repère par rapport à l’étranger à donner des cours 3 euros de l’heure. Un australien un jour m’en a donnée 15 en me disant que ça les valait par rapport aux cours de son pays et mettant en avant ma pédagogie.
J’ai eu envie d’autres choses nous avions gagné des congrès, opens, mondiaux très importants, nous avions fait 7 années de suite les mondiaux de Cali, participé à Miami, Porto Rico, Medellin, l’Equateur.
Les étrangers m’ont permis d’avoir de nombreuses invitations avec Carlos dans le monde entier. J’aime beaucoup enseigner ce n’est pas le cas de tous les danseurs, il faut de la patience. Les étrangers sont reconnaissants, apprécie la pédagogie, les échanges sont aussi honnêtes. Je me suis ouverte à ce moment, j’ai découvert d’autres modes de vie et façons de penser, je me suis sentie bien dans cet environnement mais aussi en enseignant à des enfants. Mon rêve était alors d’avoir une école hors de Colombie.
J’ai alors dansé à Hawaï, j’aurais pu y rester mais j’ai eu envie d’autre chose. J’ai réussi en sortant de Colombie à plus devenir une femme qu’une danseuse, j’ai pris du temps pour moi, notre discipline et niveau d’exigence nous enferme aussi dans un travail qui demande de grands sacrifices.
J’ai commencé à faire des stages en Allemagne, Prague, Portugal, Cannes, Usa, je me suis occupé d’enfants au Surinam.
J’ai ensuite décidé d’arrêter mon travail à Cali pour chercher une opportunité en Europe. C’est alors Paris qui m’a accueilli, j’ai eu l’opportunité de trouver les conditions favorables pour monter un projet qui avait aussi germé quelques mois en Italie.
Je n’étais pas sûr qu’il pouvait exister une attente suffisante pour commencer, mais un groupe d’amateur c’est rapidement dévoilé ce qui a permis d’envisager en 2 mois l’ouverture de cours réguliers. Pour notre premier cours nous avons eu près de 25 élèves et nous avons continué des cours semaine après semaine tout l’été 2013. En Septembre Calisabor était lancé pour toujours !
Depuis nous avons collaboré à différents festivals, concours de danses et soirées ainsi qu’avec des artistes comme Yuri Buenaventura ou encore un premier festival en Pologne uniquement de salsa caleña. De son côté en parallèle la salsa de ma terre à encore grandi avec les shows de Swing Latino accompagnant Jennifer Lopez par exemple et la présence dans tous les festivals de salsa autour du monde de troupes de Salsa Caleña. Nous avons lancé aujourd’hui une soirée Salsa Sin Fronteras qui a pour but de faire danser la salsa caleña pour les élèves à des horaires raisonnables, de permettre de faire découvrir notre danse mais aussi de danser tous les types de salsa au même endroit comme avant. C’est une ambiance particulière où les styles se mélangent, parfois un peu comme les quais de Seine, des anciens de la salsa en France nous font remarquer que ce mélange leur rappelle leurs débuts !
Je veux aussi en profiter pour remercier la troupe de Calisabor, les élèves, Anton et les multiples soutiens autour de notre projet qui avance tous les jours.
2. La salsa Calena, pour nos lecteurs qui ne sont pas des experts en la matière, d'ou vient elle, ou est-elle dansé???
La réponse comme pour l’histoire de chaque salsa peut faire l’objet de livre entier mais pour résumer :
La salsa caleña est une danse spécifique à la ville de Cali. Cali est une ville jeune historiquement et métissée. La salsa a été un facteur d’identité culturelle pour cette ville, même si la musique du Pacifique l’a d’abord nourri. La salsa caleña est aujourd’hui encouragée par les pouvoirs publics colombiens.
En Colombie, la salsa c’est développée par l’intermédiaire de groupes comme Matanza pour la musique cubaine et Célia Cruz, l’industrie du cinéma a fortement contribué au développement des différentes salsas plus tard dans un second temps il y a eu des arrivants comme Bobby Cruz et Richie Ray qui sont arrivés dans les années 70 via l’industrie du disque, la Fania All Stars notamment et ont conquis très fortement le public colombien avec cette musique labélisée appelée Salsa. C’est D’abord à Baranquilla, Medellin, avec la force de la nouveauté puis Cali et Bogota que la salsa s’est développé.
Au niveau de la danse la salsa de Cali est originaire de la Guaracha, des danses mexicaines vu dans les séries des années 50, des danses américaines, twist, de la pachanga et boogaloo, difficile d’identifier un folklore colombien présent dans cette danse. Les danseurs plus âgés de Cali ont des jeux de jambes géniaux et on y voit une paternité évidente avec la salsa structurée actuelles des écoles de Cali, elle cohabite avec la salsa sociale colombienne que les compatriotes dansent pour faire la fête, se divertir, aujourd’hui nous dansons une salsa de Cali sociale aussi.
Cette danse a une identité unique car elle s’est aussi construite comme toutes les danses via une musique et un contexte socio-économique, pour le coup une salsa accéléré, par choix et mode ou par contrainte technique. Il y a deux idées qui explique que la salsa qui est jouée en Colombie peut-être très rapide, le matériel n’était pas adapté aux vinyles distribués à l’époque, lors d’une soirée la musique étant joué en accéléré cela a créé une mode.
Sous sa forme actuelle la salsa caleña est née dans les quartiers de Cali, une alternative à la violence pour certains, un objectif, la construction d’une identité et d’une reconnaissance sociale. Elle a évolué par l’aspect très compétitif noyau de sa création. Elle est arrivée aujourd’hui dans tous les plus grands concours de salsa et festivals à travers le monde depuis la fin des années 2000. Il y a près de 5000 danseurs professionnels à Cali, réparti dans plus d’une centaine d’écoles pour une ville de 2 millions et demi d’habitants. Le leader et père de cette salsa et de son organisation Luis Mulato Hernandez gère l’école la plus prestigieuse et la plus titré du monde SWING LATINO qui partage sur scène actuellement les concerts de Jennifer Lopez.
Cette danse s’enrichie en permanence et nourrit les concours de danse sportive avec les nombreux portés créés par les danseurs.
Il y a des milliers de combinaisons de pieds elle se danse sur toutes les salsas, par exemple je n’hésite pas en porto à faire de salsa caleña particulièrement sur des musiques rapides.
Aujourd’hui ce n’est par hasard si Cali se nomme capitale mondiale de la salsa quand on voit la densité des écoles, des collectionneurs, l’institutionnalisation de cette danse via le ministère de la culture avec a feria de Cali et les championnats du monde où viennent les écoles des autres pays. Vous entendez de la salsa partout en ville et à toute heure. C’est une fierté nationale et pour moi. Je souhaite en amenant cette danse qui d’ailleurs va évoluer et se transformer en voyageant dans le monde montrer que la Colombie c’est aussi la danse, la salsa, la joie de vivre, l’hospitalité des choses positives.
Aujourd’hui se développe aussi la salsa choke qui est une danse populaire, les amateurs de football ont pu voir les joueurs de l’équipe nationale de Colombie danser la salsa choke lors de la coupe du monde et notamment notre pépite JAMES.
3. Calisabor , pour vous c'est quoi?
Le nom déjà, c’est pour moi magique, c’est la seule ville ou on danse cette salsa, la saveur de Cali c’est les empenadas, le lulo et sa salsa à tous les coins de rue. J’y suis né.
Une ville de 2 millions et demi d’habitants qui crée une si dense communauté de danseur avec un tel niveau, c’est unique.
Calisabor, c’est une école qui développe la salsa de Cali sur Paris, les gens l’appel la salsa colombienne comme d’autre appel la salsa de New York ou le LA style, la salsa portoricaine, mais le nom original est la salsa Caleña. Nous souhaitons montrer que c’est possible, en fait en voyant nos vidéos de show les gens ont parfois de l’appréhension mais c’est accessible. Il ne s’agit pas en soirée de sauter à 3 mètre de haut et de courir avec un sourire jusqu’aux oreilles pendant 3 minutes, on danse évidemment en socal. C’est une école où l’ambiance est très bonne, c’est ouvert, c’est vraiment très agréable de donner les cours cela me motive à chaque fois, cela donne beaucoup d’envie de continuer, nous avons des membres super sympa.
Notre force c’est la salsa caleña. C’est l’objectif. Nous développerons peut-être notre école avec la salsa en ligne, du casino ou d’autres disciplines. D’ailleurs nous avons seulement 20% d’élèves sud-américains parmi les élèves ce qui montre un vrai engouement, c’est aussi ce que j’espérais en arrivant en Europe.
Pour faire progresser nos élèves, je propose des cours d’1h30 car une heure cela me paraît trop court.
Beaucoup d’élèves sont venus car ils avaient voyagé en Colombie, ou qu’ils voulaient découvrir une autre salsa. Nous essayons de pousser nos élèves à découvrir d’autres danses, notre soirée Salsa Sin Fronteras est dans cet état d’esprit. Nous devons faire un travail pédagogique important. J’aime beaucoup enseigner, cela a beaucoup compté pour notre développement. Nous avons au-delà des cours de salsa, mis en place des ateliers chorégraphiques pour aller plus loin. On peut trouver à Calisabor à la fois plaisir et effort, on rit toujours au final.
Calisabor c’est aussi une troupe, nous travaillons beaucoup, des heures par semaines, plus le weekend, nous essayons d’être professionnel, exigeant. Je suis exigeante vis-à-vis de la troupe. C’est une seconde famille pour moi, nous sommes très solidaires. Nous arrivons à que chacun se dépasse pour apporter à l’ensemble. Nous aimons aussi beaucoup rire, je suis aussi très heureuse dès notre première année 9 membres de Calisabor sont venus à Cali avec moi!!! Ils ont beaucoup travaillé. Ils ont découvert les cours, les écoles, les championnats du monde de salsa caleña, un passage en télévision et l’ambiance de mon pays. Du coup, l’été j’invite les personnes curieuses de découvrir Cali et la Colombie en général à venir avec nous. Pour moi Calisabor est un moyen de vivre à fond le partage de ma culture, mon métier et puis d’amener les gens à danser !
Site web officiel de calisabor: http://www.calisabor.fr/index.php/fr/accueil.html
4. Calisabor propose des cours de Salsa de Colombie (Salsa calena), comment se déroulent vos cours, les débutants sont acceptés?
Oui les débutants sont acceptés tout au long de l’année !
Nous avons deux jours de cours dans la semaine le mardi et le jeudi à Pantin à l’espace des 7 arpents ou au feeling Dance pour cette année. Le mardi un atelier chorégraphique pour les femmes de 19H à 20h. Elles intègrent souvent les shows avec cet atelier.
Le cours débutant est à 20h et le cours intermédiaire à 21H30. Nous intégrons des débutants tout au long de l’année qui suivent une progression vers le cours intermédiaire à leur rythme. Il est important d’avoir les pas de bases et les combinaisons pour intégrer le cours intermédiaire.
Le jeudi nous proposons un cours avancé et nous allons proposer vraisemblablement un autre cours le jeudi dès l’année prochaine. Nous effectuons aussi des stages dans l’année avec des partenariats avec d’autres écoles comme Salsalianza.
Nous recommandons une tenue plutôt sportive, legging, survêtement, chaussures de danse… la salsa caleña est une danse dynamique donc les cours demandent de l’effort physique. Je propose aussi des cours de boogaloo ou de salsa on1 qui se marie avec la salsa colombienne tout au long de l’année. Cela permet aux élèves de développer d’autres aspects de l’univers de la salsa colombienne et de la salsa en général.
Le samedi actuellement nous donnons des cours pour enfants à Paris, nous espérons bientôt le mercredi ! C’était un de mes objectifs, j’aime énormément le travail avec les enfants, nous formons des caleños. Notre cours est destiné à des enfants de 4 ans à 14 ans, ils avancent bien je suis très fière, je m’éclate avec eux. Ces cours font partie de notre projet, je les attendais avec impatience. J’invite les parents à amener les enfants, je pense qu’ils seront agréablement surpris.
5.Y a t-il des shows de salsa de Colombie Calisabor prévue en 2015?
Il y a des shows réguliers, d’abord pour notre gala le dimanche 14 Juin 2015 lors de la Soirée « Salsa Sin Fronteras » à Paris nous allons faire intervenir les enfants et adultes de l’école. Nous avons en juillet le festival de Saint-Tropez, le dimanche 17 mai nous serons au Barrio Latino avant notre soirée au Belushi’s de Gare du Nord.
Nous avons de nombreux shows pour des évènements ponctuels, mieux vaut nous suivre sur Facebook pour les prochains évènements. Nous aimons beaucoup participer aux festivals de salsa, nous serons à la rentrée 2015 aussi en Pologne pour un festival de salsa Caleña. Nous attendons aussi des réponses pour d’autres événements, mais je ne peux pas m’avancer, il faut rester patient.
6. Comment voyez vous la salsa Calena par rapport à la salsa cubaine et portoricaine déjà bien implantées à Paris et en France, est-ce un complément, un rajout, une autre danse?
Je dirais que c’est à la fois autre chose et c’est un complément, les danseurs peuvent composer avec la salsa de cali et la salsa en ligne, les pas sont très attirants pour les autres salseros. Dans les shows nous intégrons de la salsa On1 pour respirer, il y a aussi des pas d’afros qui correspondent à l’afro cubain mais aussi à l’afro colombien en show plutôt qui est une culture en Colombie. Il y a aussi en Colombie beaucoup de salsa cubaine à écouter mais peu de gens la danse, c’est une salsa qui est dans un état d’esprit festif très proche de la salsa colombienne. En France vous avez des soirées latino comme au saint ou café de Cuba ou les gens dansent la salsa colombienne aussi, il est vrai que ce sont des milieux qui malheureusement ne se mélangent pas beaucoup à présent.
Nous sommes fans en Colombie du cirque latino, des pompomgirls, de la danse sportive, le rock acrobatique, le twist step, le paso doble , le ballet, ce sont des danses que nous regardons beaucoup, les danseurs notamment. La porto nous aimons le style, les combinaisons, les tours parfaits!!
Notre soirée Salsa Sin Fronteras s’inscrit dans le fait de pouvoir partager la salsa Caleña, la salsa colombienne mais aussi de danser toutes les salsas sur tout le champ musical de la salsa incluant le Son, la timba, le Chacha.. C’est très agréable cette ambiance en fait.
7.Francy Barahona, si vous deviez donner un seul conseil à un débutant désireux d'apprendre la salsa calena, ce serait....?
Il faut se dire « je dois rester libre d’essayer, je suis là pour m’amuser ! »
8.Pourriez vous nous citer votre morceau préféré de salsa colombienne (artiste + nom du morceau)
La rebelion de Joe Arroyo Pourquoi ? (vidéo ci-dessous) Pour l’histoire. C’est une chanson symbolique vis-à-vis des colonies, du racisme, le clip est d’ailleurs tourné dans le plus grand port de l’esclavagisme, du trafic d’or de toute l’Amérique à Carthagène des Indes, dans les caraïbes en Colombie. Je rajouterai Cali Pachanguero, une chanson symbole de Cali mais aussi Sin Salsa No Hay paraiso de El Gran Combo.
8bis. Y a t-il des stars de la salsa colombienne comme on peut citer Maykel Fonts ou Alberto Valdes en salsa Cubaine?
Il y a des "figures" de la salsa de Cali, la première référence est Eduardo el mulato, directeur de l’école Swing Latino, le premier compétiteur, une icône, le créateur du style actuel. C’est un guide pour moi, sa reconnaissance a été pour moi un moment très fort de ma carrière.
On trouve aussi John gener et yudi, un couple issu de Swing latino vivant à Madrid qui est le couple le plus titré du monde de la salsa, ils sont juste incroyables. Maintenant on trouve les jeunes Adrianita et Jefferson, la nouvelle génération de Cali, très propre, danseur de salon et de salsa qui ont un niveau extraordinaire pour leur âge.
9. Nous avons étés agréablement surpris durant la soirée Salsa Sin Fronteras de l'excellente ambiance de la soirée, est-ce spécifique aux soirées Colombienne?
Salsa Sin Fronteras,
C’était une soirée qui a pu retranscrire l’état d’esprit de fête des salseros européen et des sud-américains, c’est cela qui a rendu la soirée superbe, les gens ne se prennent pas la tête, les gens ont dansé de différentes manières, c’est génial. C’est un soirée accessible ausis bien au débutant qu’au personnes qui dansent depuis longtemps j’en profite pour remercier Cuco qui m’a beaucoup apporté à Paris, Amine qui est venu pour passer de la musique, Octavio Cadavid qui nous a aider et fait confiance à Anton et moi pour l’organisation de ce moment authentique. Il y a eu beaucoup d’amateur de musique et de danse comme des curieux, j’ai été ravis de cette première.
Nous avons du coup lancé une soirée tous les dimanches au vu de l’engouement et des retours que nous avons eu. Cela se déroule jusqu’à l’été au belushi’s de Gare du Nord,5 rue de Dunkerque à Paris, nous avons la chance d’avoir une très belle salle pour en profiter. Je vous remercie d’ailleurs d’avoir été curieux et d’être venu nous voir pour cet événement nouveau et original finalement du milieu latino et salsa de Paris.
10. Pour terminer, si vous deviez résumer la salsa Colombienne en quelques mots, ce serait?
"Fuego en los Pies, Pasion, Sangre, para mi es eso" ! L’adrenaline !!!! Ça c’est un sentiment incroyable !
Nous tenons à remercier Madame Francy Barahona pour cet interview très précis et la richesse des informations. Un grand merci également à Anton Amadieu de Calisabor pour son aide apporté à cet interview.
Nous continuerons à cotoyer les après-midi salsa Sin Fronteras et ce monde passionnant qu'est la Salsa Caleña.
Nous souhaitons une excellente continuation à Calisabor et Francy Barahona.